Financer la perte d'autonomie : la piste des prêts viagers hypothécaires et de l'assurance obligatoire
Dans un contexte de vieillissement de la population, la prise en charge de la perte d'autonomie reste un défi. Cet article explore deux canaux de financement, l'épargne individuelle – en particulier la mobilisation du patrimoine immobilier qui constitue l'essentiel de l'épargne des Européens – et la mutualisation des risques par une assurance obligatoire. À l'aide de l'enquête SHARE, nous microsimulons les trajectoires individuelles de perte d'autonomie et les capacités de financement des dépenses associées des 65 ans et plus dans neuf pays. Si, en France, seulement 5 % des personnes pourraient financer le coût de leur perte d'autonomie avec leur seul revenu, elles seraient 74 % à pouvoir financer une année de dépendance et 69 % à financer deux ans avec leur épargne et un prêt viager hypothécaire (PVH) souscrit à l'entrée en dépendance. Cette mobilisation du PVH pourrait se faire dans le cadre d'une assurance dépendance obligatoire qui couvrirait 100 % des dépenses au-delà d'une franchise évaluée en nombre d'années de dépendance. Un PVH sur une partie de la valeur du logement pourrait aider à payer la franchise ou les primes d'assurance.