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 Un modèle original de financement du tennis basé sur la valorisation des grands tournois


Philippe AUTIER * Ancien directeur général, Ligue Nouvelle Aquitaine de Tennis. Contact : philippe.autier@fft.fr
Éric BARGET ** Enseignant-chercheur rattaché au laboratoire CDES (Centre de droit et d'économie du sport) – OMIJ (Observatoire des mutations institutionnelles et juridiques), Université de Limoges.Contact : eric.barget@unilim.fr

Le cas du tennis est relativement original du point de vue de son modèle économique pour plusieurs raisons présentées dans cet article. D'abord, les grands tournois occupent une place centrale dans le financement de l'International Tennis Federation (ITF) et, particulièrement, de certaines fédérations nationales comme la Fédération française de tennis (FFT). Les instances du tennis français ont su garder la mainmise sur leurs tournois les plus prestigieux et en tirent les bénéfices. Cet argent irrigue les ligues régionales et les comités départementaux, qui sont très sains financièrement, et les clubs qui sont, pour leur part, dans des situations souvent beaucoup plus fragiles. Ensuite, les tournois professionnels – à l'exception des plus importants que sont le Grand Chelem, les ATP 1000 et quelques ATP 500 – trouvent leurs ressources, pour une faible part seulement, dans les droits télévisés et la billetterie (les stades sont clairsemés une grande partie du temps), le modèle étant principalement basé sur les relations publiques et les partenariats.

Le tennis est une activité au poids économique considérable, comme le montre l'étude réalisée par le cabinet BIPE (BIPE, 2013) à la demande de la Fédération française de tennis (FFT). Ainsi, en 2013, le chiffre d'affaires total généré par ce sport était estimé à 2,2 Md€ pour 1,04 Md€ de valeur ajoutée, 38 % bénéficiant aux équipementiers, 28 % au tennis amateur, 27 % au tennis professionnel, et 8 % à la FFT (hors tournois) et à ses organes déconcentrés que sont les ligues régionales et les comités départementaux. Pour bien comprendre la place qu'occupe le tennis en France, il faut également évoquer le nombre de pratiquants et les emplois sous-tendus par cette pratique, ces derniers étant au nombre de 27 800, soit environ 18 000 emplois équivalents temps plein (ETP) dans l'ensemble de la filière. Au final, le tennis pèse deux fois et demi…