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Revue d’économie financière
REF 154 Finance et sports

publication : juin 2024 268 pages

 Finance et sports

Introduction Accès gratuit


Wladimir ANDREFF Luc ARRONDEL
Même si les articles fondateurs de l'économie du sport sont apparus dans la seconde moitié du xxe siècle (Rottenberg, 1956 ; Neale, 1964), ce n'est que depuis une trentaine d'années qu'elle s'est véritablement développée en tant que champ de la discipline. Parallèlement, la recherche en économie n'hésite plus, aujourd'hui, à utiliser les données sportives pour tester ses hypothèses dans de…

 La financiarisation du sport

Le sport aux enchères : la malédiction du vainqueur


Wladimir ANDREFF
Classification JEL : D42 D44 Z20 Z22 Z23

En situation de monopole (monopsone), les organisations sportives maximisent leur rente en imposant des enchères à leurs clients (fournisseurs). Ces derniers subissent la malédiction du vainqueur de l'enchère et paient trop cher. Ce processus est à l'œuvre lors de (1) l'attribution des grands événements sportifs internationaux en poussant les villes candidates à surenchérir, (2) la mise en concurrence, par les propriétaires d'équipe, des villes intéressées à accueillir une franchise dans les ligues nord-américaines, (3) l'attribution des droits de retransmission entre des chaînes de télévision concurrentes et (4) l'acquisition des joueurs superstars dans la course aux armements que se livrent les clubs les plus riches.

L'usage et le rôle des cryptoactifs dans le sport


Matthieu LLORCA
Classification JEL : G23 O33 Z23

Le récent essor des cryptoactifs cible, ces dernières années, l'industrie du sport professionnel, notamment la NBA, la Formule 1 et le football, en Amérique du Nord, mais aussi en Europe. Divers supports ont été développés de la part des plateformes digitales d'échange de cryptos, tels que le sponsoring traditionnel et des contrats de naming, l'émission de jetons fongibles et non fongibles (NFT), voire même le paiement des salaires des sportifs et de leurs primes en cryptos.

En effet, le sport apparaît comme une vitrine mondiale pour les acteurs cryptos qui collaborent avec les organisations sportives, les clubs et les franchises nord-américaines, afin de cibler une clientèle jeune et réceptive aux cryptos.

Toutefois, un tel essor, qui a bénéficié de l'euphorie des années 2020-2021 sur le marché des cryptos, fait naître de nombreuses menaces qui se sont manifestées durant l'année 2022, qualifiée d'« hiver des cryptos ». La faillite de la plateforme de cryptos FTX, le 10 novembre 2022, marque alors un coup d'arrêt et se traduit par le désengagement de nombreuses plateformes cryptos du sport.

Le footballeur professionnel : entre actif intangible et actif financier


Jérémie BASTIEN Jean-François BROCARD
Classification JEL : Z22 Z23

Depuis les années 1980, le développement économique du football professionnel impose aux clubs, en particulier européens, de rechercher de nouvelles sources de financement, afin de faire face à l'inflation du coût des joueurs. Présentant des exploitations structurellement déficitaires, les clubs doivent innover pour renforcer leur attractivité auprès des investisseurs. Dans un contexte de rapprochement avec le secteur de la finance, les clubs vont ainsi développer des pratiques dans lesquelles les joueurs, principaux actifs des clubs, seront utilisés pour attirer les investisseurs. L'article se propose d'examiner ces pratiques par une caractérisation de leurs logiques de fonctionnement, afin d'éclairer en quoi les joueurs professionnels de football peuvent, aujourd'hui, être considérés comme des produits financiers.

 L'olympisme : l'argent et le bonheur

Le financement du Mouvement olympique et des Jeux olympiques


Holger PREUSS
Classification JEL : Z20 Z23 Z28

Le Mouvement olympique regroupe la majorité des organisations sportives dans le monde et reçoit un financement important du Comité international olympique (CIO). Le CIO distribue 90 % des revenus générés par les Jeux olympiques (JO), ce qui en fait le « moteur » du sport mondial. Les comités d'organisation des JO collectent des fonds supplémentaires grâce aux JO, qui se sont élevés à 11 Md$ sur la dernière période financière de 2017-2020/21. Cet article apporte un éclairage sur les structures complexes du financement et de la répartition des revenus des JO, et fournit les connaissances dont chaque stakeholder, qui cherche à obtenir un meilleur financement de la part du système olympique, a besoin. Même si ces revenus ont continué à augmenter jusqu'à présent, la plupart des organisations sportives ont besoin de plus de ressources pour préserver leur autonomie et faire face à des demandes croissantes, telles qu'une meilleure gouvernance, la protection de l'environnement, la professionnalisation, etc. 

Rendements économiques attendus et Jeux olympiques : un guide pour l'avenir des JO


Robert A. BAADE Victor A. MATHESON
Classification JEL : L83 Z23 Z28

Défendre l'utilisation de fonds publics pour financer les Jeux olympiques (JO), c'est traiter cette allocation d'argent comme un investissement, plutôt que comme une dépense pour estimer l'impact économique de l'événement. Techniquement, cela revient à soutenir que le rendement économique des JO est supérieur à zéro et qu'il n'existe pas de meilleure allocation des fonds publics. Les données financières observées vont à l'encontre de ces arguments et, de fait, attestent des pertes comptables des JO. La prise de conscience croissante de ce rendement économique négatif explique la baisse d'intérêt pour accueillir les JO, ainsi que les décisions du Comité international olympique de réorganiser le processus d'attribution et d'attribuer tous les JO d'été, jusqu'en 2032, à des pays développés disposant d'une infrastructure sportive importante.

Accueillir les Jeux olympiques rend-il heureux ?


Dimitris MAVRIDIS Claudia SENIK
Classification JEL : D71 L83 Z20 Z23

À l'aide d'une enquête de panel auprès de 26 000 personnes résidant à Londres, Paris et Berlin pendant les mois d'été de 2011, 2012 et 2013, les auteurs exploitent l'expérience quasi naturelle que constitue le choix de Londres comme ville d'accueil. Ils suivent une approche en différence de différences, afin d'identifier l'effet d'accueillir les Jeux olympiques (JO) à l'été 2012.

Leurs résultats montrent que les JO d'été ont accru la satisfaction et le bonheur des Londoniens à court terme (c'est-à-dire pendant la période olympique), en particulier autour des cérémonies d'ouverture et de clôture. L'effet bénéfique sur les Londoniens est assez important, mais l'équivalent monétaire de ce gain en bien-être subjectif reste bien inférieur au coût réel de l'événement. Cependant, la conclusion est différente, si l'on suppose que l'effet hédonique s'étend à l'échelle du Royaume-Uni et non à la seule ville de Londres.

 Le financement du football

L'argent et l'invention de la Coupe du monde de football (1904-1938)


Paul DIETSCHY
Classification JEL : Z21 Z22 Z23

Dès sa fondation en 1904, la Fédération internationale de football association (FIFA) a pour ambition d'organiser un « championnat international ». Ce projet n'est pas réalisé immédiatement, faute de moyens financiers et de disponibilité des joueurs. En 1912, le Comité international olympique (CIO) confie à la FIFA l'organisation du tournoi olympique. Cette compétition devient l'une des épreuves les plus populaires et rapporte un tiers des recettes des Jeux. Son succès suscite l'hostilité des dirigeants du CIO, car nombre de footballeurs participant aux Jeux ne respectent pas les règles de l'amateurisme. Le conflit permet à la FIFA de s'affranchir de la tutelle du CIO et de créer sa propre compétition. En prélevant 5 % sur les recettes des matchs de la Coupe du monde, la FIFA peut, à partir de 1930, disposer des ressources nécessaires à son bon fonctionnement. Le succès financier de chaque édition devient un critère important pour évaluer son succès.

Les motivations à posséder un club de football au fil du temps


Bastien DRUT
Classification JEL : G32 Z23

Les spéculations sur la revente de clubs de football professionnel alimentent l'actualité et rivalisent désormais dans les médias avec les spéculations sur les transferts des joueurs stars. Les motivations des acteurs, qui achètent ces clubs, sont hétérogènes et ont évolué au cours des dernières décennies. Dans les cinq grands championnats européens, l'évolution juridique des clubs a permis une ouverture de leur capital et a ouvert la porte à un certain nombre d'acteurs poursuivant chacun des objectifs particuliers : entreprises, milliardaires, États ou entités affiliées, fonds d'investissement, etc. Les motivations de ces propriétaires peuvent être très différentes, tendant, dans certains cas, vers la maximisation du nombre de victoires et, dans d'autres cas, vers celle des profits financiers. Nous mettons en avant les spécificités de chacun des types de propriétaires.

La multipropriété, c'est l'envol


Luc ARRONDEL Richard DUHAUTOIS
Classification JEL : G34 L83 Z23

Dans le football, la multipropriété de clubs (en anglais multi-club ownership – MCO) concerne aussi bien des propriétaires individuels, des groupes ou des clubs. C'est un phénomène plutôt récent qui date de la fin des années 1990, mais qui semble prendre de l'ampleur dans le football aujourd'hui.

Économiquement, cette évolution de la MCO s'inscrit dans une logique de fusions-acquisitions d'entreprises qui est une pratique courante dans une économie de marché. Elles peuvent alors être « horizontales » (rachat de clubs de même niveau), « verticales » (rachat de clubs formateurs), ou encore viser une « extension du marché » (rachat de clubs d'autres régions).

D'un point de vue sportif, cette pratique pose des problèmes évidents de conflit d'intérêts, si deux équipes d'une MCO sont amenées à se rencontrer dans une même compétition. L'UEFA (Union of European Football Associations) a (pour l'instant) réglé ces problèmes d'éthique sportive avec la jurisprudence Red Bull basée sur son concept d'« influence décisive » d'un club sur un autre.

Le fair-play financier de l'UEFA est-il « juste » ? Le cas du Real Madrid


Nicolas SCELLES
Classification JEL : L83 Z23

Cette étude cherche à élucider si le fair-play financier (FPF) de l'UEFA est « juste ». Plus précisément, elle analyse les succès précédents du Real Madrid dans la Ligue des Champions pour déterminer s'ils ont été réalisés de manière « injuste » (selon les critères du FPF) et ont servi de plateforme pour ses revenus et ses succès actuels, considérés comme « justes ». Les méthodes utilisées sont la recherche documentaire et le calcul du pourcentage de revenus dérivés des succès passés, pouvant être considérés comme « injustes » pour évaluer s'ils ont contribué aux victoires récentes. Les résultats indiquent que les victoires initiales du Real Madrid dans la Ligue des Champions auraient été conformes aux exigences du FPF, mais pas ses trois victoires dans la période 1998-2002. Cela signifie que le club génère actuellement des revenus considérés comme « justes » à partir de victoires passées « injustes ». Cependant, ces revenus supplémentaires ne semblent pas avoir contribué aux succès récents. Dès lors, le FPF pourrait être « juste ». Il faut étendre l'analyse à plus de clubs pour examiner la question plus en profondeur.

Vers une convergence des systèmes de régulation du football professionnel français et européen ? Quand la viabilité financière remplace le fair-play financier de l'UEFA


Nadine DERMIT Aurélien FRANÇOIS
Classification JEL : K40 L83 Z23

Cet article analyse l'évolution des systèmes de régulation financière du football professionnel mis en place par la Direction nationale du contrôle de gestion en France, et par l'UEFA en Europe. Historiquement divergents dans leur philosophie, ces dispositifs ont été récemment remaniés. En 2022, le remplacement du fair-play financier par un système de viabilité financière semble avoir rapproché cette régulation du système français. Via l'analyse de l'évolution des règlements, nous montrons comment ces deux instances convergent vers l'instauration d'une contrainte budgétaire lâche pour les clubs évoluant dans les compétitions européennes et françaises, tout en ayant pour objectif de s'assurer de leur viabilité financière. De plus, ces régulations introduisent explicitement, pour la première fois, des contraintes de plafonnement de masse salariale comparables à celles des ligues nord-américaines. La simulation de cette règle, sur la saison 2021-2022 et sur un groupe de clubs français, montre que des différences persistent.

Faut-il maintenir un championnat amateur ou créer une ligue professionnelle ? Le cas du troisième niveau du football français


Jean-Pascal GAYANT Fabrice ROLLAND
Classification JEL : L83 Z22 Z23

Le troisième niveau du football français est une compétition « mixte », dans laquelle évoluent des clubs conservant temporairement un statut professionnel et des clubs réputés amateurs employant des salariés, dont la profession est de jouer au football. Nous analysons dans quelle mesure cette dualité est à l'origine de distorsions entre les clubs, distorsions néfastes à l'équité et à la désirabilité du spectacle sportif.

 Le financement d'autres sports

Les finances et les lock-outs de la Ligue nationale de hockey


Marc LAVOIE
Classification JEL : Z21 Z22

L'article présente un portrait global de l'évolution de la situation financière de la Ligue nationale de hockey au cours des trente dernières années, en la comparant notamment à celle des trois autres sports majeurs en Amérique du Nord. L'évolution de cette situation financière s'explique, en grande partie, par les quatre grands conflits entre propriétaires et joueurs qui ont eu lieu au cours des trente dernières années, soit une grève et trois lock-outs. Ces conflits tournent autour des différentes règles qui conditionnent l'accession au statut de joueur autonome, telles qu'elles se retrouvent dans la convention collective qui lie l'Association des joueurs de la Ligue nationale de hockey (AJLNH) à l'ensemble des propriétaires, représenté par le commissaire de la Ligue. Mais cette convention collective régit aussi le partage global des revenus de la ligue entre joueurs et propriétaires, ainsi que de nombreuses autres facettes ayant des conséquences financières, comme le salaire minimum et l'arbitrage salarial.

Les finances des équipes cyclistes professionnelles


Daam VAN REETH
Classification JEL : Z21 Z23

Bien que les courses cyclistes se gagnent individuellement, les organisateurs des courses invitent des équipes, et non des coureurs individuels, à leurs épreuves. Par conséquent, les cyclistes professionnels doivent faire partie d'équipes cyclistes pour se garantir l'accès aux courses les intéressant. Ce chapitre se concentre sur les finances des équipes cyclistes. D'abord, l'auteur montre comment les budgets des équipes professionnelles de cyclisme sur route ont considérablement augmenté au cours des vingt dernières années. Ensuite, les coûts d'une équipe cycliste (par exemple, les salaires des coureurs, la logistique) et les sources de revenus (par exemple, le sponsoring, les prix) sont discutés en détail.

PGA Tour et LIV Golf : historique, financement, valorisation et perspectives


Patrice BOUVET
Classification JEL : G34 M20 Z20 Z23

En golf, entre juin 2022 et juin 2023, deux ligues à présent réunies (fusion le 6 juin 2023), l'une ouverte (PGA Tour), l'autre fermée (LIV Golf), ont cohabité au niveau mondial. Cette contribution se propose d'analyser cette situation et les perspectives qui en résultent. La comparaison porte sur trois des fondements économiques de ces deux ligues. Tout d'abord, son origine historique : organisation et participants. Ensuite, ses aspects économiques et financiers : financement et rémunération des producteurs. Puis, finalement, les modèles économiques choisis et, donc, les conditions dans lesquelles la valeur est créée, transmise, puis « capturée » en retour dans les deux ligues. La dernière partie présente les termes de l'accord conduisant à la fusion et s'interroge sur les perspectives d'avenir pour le golf professionnel.

Un modèle original de financement du tennis basé sur la valorisation des grands tournois


Philippe AUTIER Éric BARGET
Classification JEL : G30 L31 L98

Le cas du tennis est relativement original du point de vue de son modèle économique pour plusieurs raisons présentées dans cet article. D'abord, les grands tournois occupent une place centrale dans le financement de l'International Tennis Federation (ITF) et, particulièrement, de certaines fédérations nationales comme la Fédération française de tennis (FFT). Les instances du tennis français ont su garder la mainmise sur leurs tournois les plus prestigieux et en tirent les bénéfices. Cet argent irrigue les ligues régionales et les comités départementaux, qui sont très sains financièrement, et les clubs qui sont, pour leur part, dans des situations souvent beaucoup plus fragiles. Ensuite, les tournois professionnels – à l'exception des plus importants que sont le Grand Chelem, les ATP 1000 et quelques ATP 500 – trouvent leurs ressources, pour une faible part seulement, dans les droits télévisés et la billetterie (les stades sont clairsemés une grande partie du temps), le modèle étant principalement basé sur les relations publiques et les partenariats.

 Chronique d'histoire financière

De l'importance des archives de supervision pour la compréhension des difficultés bancaires : enseignements de l'Italie fasciste


Marco MOLTENI
Il est communément admis que les crises bancaires portent préjudice au bien-être de la société et que les autorités publiques devraient s'efforcer de préserver la stabilité financière. Les gouvernements et les institutions supranationales accordent des ressources considérables à cet effet, et les chercheurs en sciences sociales ont consacré du temps et de l'énergie à l'étude des causes des…

 Finance et littérature

Sport et média : le long combat du sport féminin


Alain-Gérard SLAMA
Du 22 mai au 13 octobre 2024, la Bibliothèque Nationale organise, sur le site François Mitterrand, une exposition intitulée « À nous les stades ! », consacrée « au long combat du sport féminin ». Limité à des milieux privilégiés et rarement populaires au début du xxe siècle, puis devenu plus combatif, avec la création, en 1917, de la Fédération sportive féminine, présidée et élargie à partir de…

 Article divers

L'impact de la gestion du besoin en fonds de roulement sur la rentabilité des entreprises du CAC 40 dans un contexte de crise


Wissem AJILI BEN YOUSSEF Emma ROZET
Classification JEL : G31 G32

L'article a pour objectif d'analyser l'impact de la gestion du besoin en fonds de roulement (BFR) sur la rentabilité des entreprises dans le contexte de la crise de la Covid-19.

L'étude couvre la période 2017-2021 et porte sur un échantillon de vingt-quatre entreprises du CAC 40. La rentabilité est mesurée par deux indicateurs, à savoir le rendement des capitaux propres (ROE, return on equity) et le rendement des actifs (ROA, return on asset). Le cycle de conversion des liquidités est l'indicateur retenu pour l'analyse du BFR. Nous avons utilisé le coefficient de Kendal pour étudier les corrélations entre les différentes variables.

Nos résultats confirment une corrélation significative entre le BFR et la rentabilité. Cependant, cette relation a évolué durant la crise de la Covid-19, avec une augmentation de l'impact des délais clients sur la rentabilité. L'étude conclut que la gestion du BFR peut être un facteur de résilience en temps de crise.