Le sport aux enchères : la malédiction du vainqueur
En situation de monopole (monopsone), les organisations sportives maximisent leur rente en imposant des enchères à leurs clients (fournisseurs). Ces derniers subissent la malédiction du vainqueur de l'enchère et paient trop cher. Ce processus est à l'œuvre lors de (1) l'attribution des grands événements sportifs internationaux en poussant les villes candidates à surenchérir, (2) la mise en concurrence, par les propriétaires d'équipe, des villes intéressées à accueillir une franchise dans les ligues nord-américaines, (3) l'attribution des droits de retransmission entre des chaînes de télévision concurrentes et (4) l'acquisition des joueurs superstars dans la course aux armements que se livrent les clubs les plus riches.
Divers objets sportifs sont obtenus aux enchères : l'organisation d'un grand événement sportif international, les droits de retransmission sportive télévisée, la localisation d'une équipe de sport professionnel et le recrutement des joueurs superstars. Ces objets sont acquis en asymétrie d'information ; un côté du marché est en monopole (offre) ou en monopsone (demande). Celui qui est seul sur le côté court1 du marché en extrait une rente, tandis qu'il soumet l'autre côté du marché à un processus d'enchère pour exacerber la concurrence et faire monter ses prix et ses revenus de monopole ou de monopsone.La malédiction du vainqueur (winner's curse) frappe ceux qui sont obligés de surenchérir face à un monopole pour obtenir ce qu'il offre, ou d'abaisser leur prix face à un monopsone pour lui vendre ce qu'il demande. Elle est l'expression du…