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 Accueillir les Jeux olympiques rend-il heureux ?


Dimitris MAVRIDIS * Économiste, département ECO, OCDE. Contact : mavridis.dimitris@gmail.com
Claudia SENIK ** Professeur, Sorbonne-Université, PSE, Institut universitaire de France et Cepremap.Contact : claudia.senik@psemail.euCe travail a bénéficié du soutien du Cepremap, ainsi que de l'Agence nationale de la recherche au titre du Programme d'investissements d'avenir portant la référence ANR-17-EURE-001.

À l'aide d'une enquête de panel auprès de 26 000 personnes résidant à Londres, Paris et Berlin pendant les mois d'été de 2011, 2012 et 2013, les auteurs exploitent l'expérience quasi naturelle que constitue le choix de Londres comme ville d'accueil. Ils suivent une approche en différence de différences, afin d'identifier l'effet d'accueillir les Jeux olympiques (JO) à l'été 2012.

Leurs résultats montrent que les JO d'été ont accru la satisfaction et le bonheur des Londoniens à court terme (c'est-à-dire pendant la période olympique), en particulier autour des cérémonies d'ouverture et de clôture. L'effet bénéfique sur les Londoniens est assez important, mais l'équivalent monétaire de ce gain en bien-être subjectif reste bien inférieur au coût réel de l'événement. Cependant, la conclusion est différente, si l'on suppose que l'effet hédonique s'étend à l'échelle du Royaume-Uni et non à la seule ville de Londres.

Les coûts liés à l'organisation des Jeux olympiques (JO) ont considérablement augmenté au cours des cinquante dernières années. En moyenne, chacun des trois derniers JO d'été aurait coûté aux alentours de 15 Md€ au prix de 2024. Ce montant est deux cents fois plus élevé que le coût des JO de 1956. Le prestige de l'événement s'est lui aussi accru, avec la mondialisation de sa médiatisation. Néanmoins, l'augmentation des coûts a été tellement forte qu'elle a fini par décourager les candidatures, si bien qu'aujourd'hui, le Comité international olympique (CIO) ne propose plus de vote, mais a attribué les JO de 2024, 2028 et 2032 par une négociation directe avec les villes.Le jeu en vaut-il encore la chandelle ? Le fait d'accueillir les JO rend-il les habitants et les citoyens des pays hôtes plus heureux ? Et si oui, l'impact est-il de taille…