Le mercantilisme au XVIIème siècle. Les banques et les billets de monnaie sous la Régence.
Le mercantilisme demeure encore aujourd'hui l'objet d'un intérêt certain. Déjà, comme l'indique Claude Jessua dans son Histoire de la théorie économique (Paris, P.U.F., 1991) " en s'opposant aux Mercantilistes, leurs adversaires... ont du même coup fondé une nouvelle discipline : la science économique ". Aussi, dans un premier temps, cet article indique comment est analysé depuis la fin du XVIII e siècle le système mercantile, devenu par la suite le mercantilisme. Il s'agit plus particulièrement de retracer les débats et controverses intervenus au XIX e siècle et au début du XX e siècle autour de ce vaste ensemble d'opinions et de pratiques hétérogènes. Une place particulière est réservée à l'analyse d'Adam Smith puisque celui-ci, en plus d'avoir consacré le terme de système mercantile, a dédié les huit premiers chapitres du livre IV de la Richesse des nations à la discussion du système mercantile. Si la doctrine des mercantilistes met au premier rang des préoccupations des gouvernements l'abondance des hommes et l'abondance de l'argent, la seconde partie de cet article analyse plus particulièrement des opinions françaises sur l'économie, le commerce et l'argent au XVII e siècle. Dans ce numéro consacré aux banques d'affaires contemporaines, il est ainsi intéressant de reprendre les antécédents de ces établissements financiers, entre les aspects intéressant le mercantilisme et les complexités du dispositif financier et bancaire dans la période du Système Law, dans la mesure où, durant les XVIIème et XVIIIème siècles, les banques ou compagnies financières de l'époque préfiguraient déjà la " Haute banque " et les banques d'affaires, nées ou réinstituées à la fin de la Révolution, entre le Directoire et le Consulat.