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 Endettement des entreprises et banques : peut-on parler d'un rationnement du crédit ?


Anne BAUER
Jean CORDIER Banque de France, Direction des Etudes Economiques et de la recherche
Pierre SICSIC ** Conseiller du directeur général des statistiques, des études et de l'international, Banque de France. Contact : pierre.sicsic@banque-france.fr.Les auteurs remercient Pamfili Antipa pour ses conseils. Les opinions et les vues exprimées par les auteurs ne sont pas nécessairement celles de la Banque de France ou de l'Eurosystème.
De toutes les approches que l'on peut suivre pour expliquer les évolutions conjoncturelles du marché du crédit, en particulier en France et au cours des années 90, la notion de rationnement du crédit paraît loin d'être la plus pertinente. Certes le canal monétaire ne permet pas à lui seul d'expliquer les évolutions observées, en particulier le fort ralentissement de la distribution du crédit survenu de 1993 à 1996. Pour autant, il paraît abusif d'invoquer un rationnement du crédit bancaire. Le mouvement récent paraît plus sûrement relever de la combinaison de deux facteurs : le jeu normal du canal de la dette contribuant à un retour à l'équilibre du marché du crédit après une phase de sur-réaction de celui-ci ; consécutive à la déréglementation financière de la fin des années 80.
Après avoir rappelé quelques faits stylisés de l'évolution du marché du crédit bancaire en France, nous évoquons la nécessité de compléter le canal monétaire par le canal du crédit, nous cernons la portée possible du canal de la dette, y compris le rationnement, nous précisons la contribution spécifique du canal du crédit bancaire et nous finissons en formulant l'hypothèse d'un ajustement nécessaire du marché du crédit après la sur-réaction de la fin des années 80.