L’objet du colloque annuel de
l’AFGE est de permettre un échange entre les entreprises /
émetteurs, les actionnaires / investisseurs et les autres parties
prenantes sur le thème : « Comportement éthique et Code de
bonne conduite ».
Ont été réunis deux panels de 6
orateurs chacun, respectant la parité : experts, responsables
d’entreprises et représentants de fonds d’investissement. L’AFGE a
présenté dans ses dernières Lettres trimestrielles des analyses et
propositions recommandant aux entreprises d’effectuer une
nécessaire mutation du comportement des dirigeants et des
collaborateurs, afin de faire face aux nouveaux défis et nombreux
risques souvent imprévisibles qui s’imposent à
elles.
Ces principaux défis sont au nombre
de 5 : 1° le passage à l'économie numérique ; 2° la transition
énergétique et les recommandations des COP 21/22 ; 3° la révolution
des NTIC et les applications industrielles des neurosciences
; 4° la croissance exponentielle des réseaux sociaux, des
lanceurs d'alerte et du risque de réputation en résultant ; 5° le
retour en force de la morale, avec l'intégration des principes
éthiques et de l'ESG dans les comportements, dans l'élaboration
d'une stratégie et la prise de décision, via notamment l'adoption
de codes de bonne conduite conformes à la responsabilité sociale et
au respect des parties prenantes. Chacun de ces défis génère non
seulement des opportunités de marché, des innovations, de la
création de valeur, mais aussi des risques.
Ce colloque vous propose de débattre
autour du 5ème défi, qui concerne au plus haut point les
entreprises et les investisseurs, particulièrement dans le contexte
politique de démocraties occidentales en pleine mutation.
Pour permettre aux
entreprises de faire face à ces nouveaux défis et
à ces nombreux risques, le dialogue actionnarial
s'impose. Cette nécessité a été rappelée à plusieurs
reprises par les investisseurs institutionnels lors de la
conférence annuelle de l'ICGN (International Corporate Governance
Network) à San Francisco de juin 2016. C’est ainsi par exemple que
BlackRock, au premier rang des grands gestionnaires d’actifs,
souhaite que soit maintenu un dialogue régulier avec les sociétés,
au niveau des mandataires sociaux, des présidents de comité
spécialisé du Conseil, de l'administrateur référent, ou des membres
du Comité Exécutif. Les investisseurs institutionnels
anglo-américains et européens sont ainsi soucieux de créer des
relations de confiance de long terme avec les sociétés de leur
portefeuille, pour soutenir les dirigeants pour une gestion saine
et pérenne de l'entreprise, et les aider, tout en les contrôlant, à
relever les défis et maîtriser les risques ; la
responsabilité fiduciaire des émetteurs et des investisseurs est
clairement partagée. Voilà l’objectif de cette conférence.
L’Ethique, valeur cardinale
et consubstantielle de l’activité des acteurs économiques,
est reconnue depuis longtemps par l’EIFR,
partenaire de l’AFGE dans l’organisation de cette conférence, comme
un facteur de stabilité et crédibilité du secteur financier.
Si elle peut incontestablement être un élément de communication,
l’éthique est surtout garante de la recherche d’une forme d’optimum
collectif pour l’entreprise et son environnement. L’éthique est
également outil d’efficacité pour motiver et fédérer les
salariés autour d’un projet commun, mais aussi pour rassurer les
partenaires commerciaux et les régulateurs sur la rigueur
comportementale des dirigeants et du personnel. Le comportement
éthique permet de conserver la confiance des actionnaires et
des investisseurs.
Pour autant, l’éthique ne se décrète
pas. Avant d’être collective, son application est nécessairement
individuelle, dans l’activité quotidienne comme dans certaines
situations spécifiques. Le comportement éthique est
largement un choix individuel qui n’a pas nécessairement
besoin d’être codifié. Mais la culture de l’éthique dans
une organisation peut aussi être stimulée, organisée et entretenue.
C’est l’objet des codes de bonne conduite ou chartes
d’éthique, ou autres standards éthiques, mis en place au
niveau de l’entreprise, du secteur ou de façon plus transversale
encore, éventuellement après validation d’instances de
régulation.
Voilà les sujets qui devraient
alimenter les débats avec les participants à la conférence.