L’éthique est affichée comme une valeur centrale par un nombre croissant d’entreprises : grands groupes ou petites sociétés, de la finance à l’industrie en passant par tous types de services, nombreux sont les acteurs économiques instituant ou affichant l’éthique comme une valeur cardinale et consubstantielle à leur activité.

Si elle peut incontestablement être un élément de communication, l’éthique est surtout garante de la recherche d’une forme d’optimum collectif pour l’entreprise et son environnement, mais elle est également outil d’efficacité : elle motive et fédère les salariés autour d’un projet commun, rassure les partenaires commerciaux et les régulateurs sur la rigueur comportementale des dirigeants et du personnel, et informe les actionnaires et investisseurs sur l’état d’esprit prévalant dans l’entreprise.

Pour autant, l’éthique ne se décrète pas. Avant d’être collective, son application est nécessairement individuelle, dans le comportement quotidien comme dans certaines situations spécifiques. Le comportement éthique est largement un choix individuel qui n’a pas nécessairement besoin d’être codifié. Mais la culture de l’éthique dans une organisation peut aussi être stimulée, organisée et entretenue. C’est l’objet des codes de bonne conduite ou chartes d’éthique, ou autres standards éthiques d’appellation proche, mis en place au niveau de l’entreprise, du secteur ou de façon plus transversale.

Ces codes se sont imposés largement dans le paysage de la gouvernance des entreprises. Ils constituent une référence interne ou externe. Si ce cadre paraît parfois d’application plus souple que d’autres règles, il est souvent plus efficace qu’une surenchère de directives de régulation et de supervision, en renforçant l’appropriation de la notion de responsabilité individuelle dans l’activité et l’empreinte de l’entreprise sur le monde extérieur.

L’objet de ce nouveau colloque de l’AFGE est de réfléchir sur le lien entre l’usage de ces codes visant à promouvoir l’éthique en entreprise et le comportement éthique dans l’entreprise :

Le premier panel s’interrogera sur la nature et la portée des codes de bonne conduite :

• quelle nécessité ? quelles attentes des parties prenantes : salariés, investisseurs, clients/fournisseurs, régulateurs/pouvoirs publics, société civile, … ?
• quelle typologie, et quelles initiatives en France et dans le monde ?
• quels engagements, responsabilités, valeur juridique ? quelle appropriation ?
• quelle efficacité (capacité d’influence sur les comportements, impact réel sur la conduite des entreprises) ?

Le second panel débattra de l’enjeu de l’éthique dans l’entreprise - cohésion, efficacité ou compétitivité -, de la meilleure façon de l’instaurer, et fondamentalement de sa place : valeur naturelle, imposée ou optionnelle ?

Au total, choix ou contrainte, comment la transformer en outil de progrès et les codes de conduite sont-ils pour cela le bon vecteur ?