La grande crise financière, déclenchée au cours de l’été 2007, s’est traduite par des défis structurels pour l’ensemble de l’industrie financière, en particulier les banques, pour tous ses acteurs ainsi que pour ses « dictateurs bienveillants » : les régulateurs, les superviseurs et les responsables de la politique monétaire. Jusqu’aux événements calamiteux de Lehman Brothers et AIG, les…
Revue d’économie financière REF 111
Les systèmes bancaires européens (1)
État des lieux
publication : septembre 2013
326 pages
Le poids des dettes souveraines
Les interactions négatives entre banques et États Accès gratuit
Plus de trois ans après le déclenchement de la crise de la dette souveraine dans la zone euro, les systèmes bancaires de plusieurs pays restent exposés aux caprices des marchés des obligations souveraines. L’article analyse les différents canaux de transmission entre risque souverain et risque bancaire, présente de nouveaux éléments attestant des liens entre banques et États et traite des solutions politiques visant à maîtriser les risques connexes.
Le futur de l’emprunt souverain dans un paysage bancaire européen en évolution : moteurs, liens et rétroactions Accès gratuit
L’évolution du paysage des banques européennes influence l’avenir des emprunts souverains et vice versa. Les destins des banques et des États sont liés, en partie par des boucles de rétroaction toxiques. L’étude propose de considérer quatre principes, ou lignes directrices, politiques visant à affaiblir ces liens entre institutions financières défaillantes et États. Les efforts impliqués pour réduire l’impact de ces boucles de rétroaction défavorables sont ainsi des moteurs supplémentaires de l’évolution du paysage pour les banques et les États en Europe. Les États doivent également relever les défis associés à la réduction du rôle et de l’engagement (en termes de capitaux) des opérateurs principaux sur les marchés primaire et secondaire de la dette publique.
Des systèmes bancaires nationaux spécifiques
Les banques britanniques à l’épreuve d’un nouveau paradigme réglementaire et d’incertitudes économiques Accès gratuit
Les banques britanniques continuaient de souffrir d’un environnement économique interne fragile en 2012 et du risque de nouvelles corrections du marché de l’immobilier résidentiel. Fortement ébranlé par la crise financière, le secteur bancaire avait pâti d’importantes pertes et dépréciations ayant appelé des réponses gouvernementales de grande ampleur. Le coût budgétaire élevé du soutien public a conduit le gouvernement à repenser l’architecture de la supervision bancaire et redéfinir le cadre réglementaire national. Ces interventions massives ont certes contribué à améliorer la solvabilité globale. Cela ne saurait occulter le dualisme persistant quant à la profitabilité et la robustesse des établissements entre d’une part, ceux diversifiés à l’international et plus résistants aux chocs nationaux, et d’autre part, les autres ancrés sur leur marché domestique et davantage exposés aux évolutions conjoncturelles internes. Le durcissement réglementaire imprimera pour longtemps sa marque sur le contour des groupes bancaires et plus encore, sur l’organisation du système financier britannique.
Le secteur bancaire en Allemagne Accès gratuit
Si le secteur bancaire allemand a connu un mouvement de consolidation qui s’est accéléré suite à la crise financière, le pays compte toujours un grand nombre d’établissements bancaires. Alors que l’activité économique était morose en Allemagne au milieu des années 2000, les banques allemandes ont cherché à l’étranger des sources de revenus ; certaines d’entre elles ont ainsi massivement investi dans des produits structurés. Par conséquent, la crise financière entre 2007 et 2009 a plus fortement affecté les banques allemandes que celles des autres pays de la zone euro. La Commission européenne a joué un rôle important dans la restructuration du secteur, exigeant notamment une forte réduction des bilans des banques ayant bénéficié du soutien public – et le démantèlement de l’une d’entre elles. Depuis 2010, le secteur bancaire allemand a retrouvé le chemin des bénéfices et apparaît plus robuste via l’augmentation des fonds propres et la réduction des bilans. Toutefois le levier d’endettement reste important et la rentabilité faible dans un contexte de forte concurrence sur le marché domestique, de plus, certaines banques sont fortement affectées par la crise du secteur maritime.
Le secteur bancaire italien face aux transformations structurelles et à la récession économique Accès gratuit
Depuis 2008, l’économie italienne traverse sa crise la plus longue et la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale. Compte tenu du niveau élevé de la dette publique, le pays n’avait pas d’autres choix que d’appliquer des politiques prudentes afin de contenir le déficit budgétaire. La récession et l’onde de choc financière de la crise souveraine du sud de l’Europe ont eu des conséquences négatives sur le système bancaire italien qui a néanmoins remarquablement résisté. Au-delà des ajustements cycliques, les effets de la crise et de la récession sont étroitement liés aux changements à long terme que connaît le secteur bancaire italien. La réponse à la crise, les règles de Bâle III et les nouveaux défis comme la mondialisation industrielle et la révolution numérique vont intensifier les processus d’ajustement en taille des structures bancaires, de recherche d’une efficacité supérieure et d’un profond rééquilibrage des sources de financement des PME italiennes.
Le système bancaire espagnol : du mirage au désastre Accès gratuit
L’énorme choc qu’a subi le système bancaire espagnol dans la période récente ne peut se comprendre sans un bref retour historique sur les facteurs qui l’ont façonné au cours du xxe siècle. Le contexte post-guerre civile, les politiques économiques sous le franquisme, puis la phase de libéralisation et la transition à la démocratie permettent de comprendre l’état du système bancaire à l’aube de la crise de 2008. L’évolution de la réglementation a également joué un rôle essentiel dans les stratégies de développement et la gouvernance des entités financières espagnoles. Enfin, la phase de croissance au cours de la première décennie du siècle, artificiellement entretenue par une bulle immobilière, explique l’ampleur du désastre qui a suivi son éclatement. En pleine restructuration, les nouvelles perspectives du système bancaire apparaissent encore peu lisibles.
Caisses d’épargne et banques coopératives en Europe Accès gratuit
Historiquement, les caisses d’épargne et les banques coopératives ont joué un rôle important dans les systèmes financiers de presque tous les pays européens. Toutefois, la vague de déréglementation, libéralisation et privatisation à la fin du xxe siècle a modifié leurs rôles et leurs structures institutionnelles dans la plupart des pays européens. Afin d’évaluer ces changements, nous commençons par définir les caisses d’épargne et les banques coopératives en mettant l’accent sur leurs caractéristiques d’origine. Ensuite, nous décrivons leur récente évolution dans différents pays européens et leurs performances avant et après la crise financière. Comme nous l’avançons, l’Allemagne est un cas unique dans la mesure où les caisses d’épargne et les banques coopératives y ont conservé la plupart de leurs caractéristiques initiales. Ensuite, nous examinons les changements notables dans les autres pays européens. L’article se conclut par un plaidoyer en faveur d’une réorientation de la politique bancaire de l’UE dans une direction qui permette la survie et même le renforcement de la diversité des structures institutionnelles des banques.
Financement des entreprises par les marchés aux États-Unis, financement des entreprises par les banques dans la zone euro : que nous a appris la crise ? Accès gratuit
Les entreprises aux États-Unis sont surtout financées sur les marchés financiers, les entreprises de la zone euro sont surtout financées par les banques. Comment ces deux modèles de financement de l’économie ont-ils résisté à la crise ? Les coûts de financement des entreprises augmentent davantage avec le financement de marché qu’avec le crédit bancaire ; la disponibilité des financements des entreprises a été mieux assurée en 2009 par le marché obligataire que par le crédit bancaire. Il faut aussi regarder l’efficacité de la politique monétaire en fonction du modèle de financement : si la politique monétaire joue surtout par les prix des actifs, elle est plus efficace aux États-Unis. Le bilan total est donc ambigu.
Éléments d’infrastructure
Les conséquences d’un marché monétaire inefficace Accès gratuit
La crise de la finance et de la dette souveraine a eu des effets prolongés sur le marché monétaire de l’euro. Une absence de confiance entre les intervenants et une profonde incertitude ont conduit à une segmentation et apparaissent comme des obstacles à une allocation efficace des liquidités. Cependant, l’appréciation d’un marché monétaire inefficace et de ses conséquences possibles requiert davantage d’informations que celles dont nous disposons actuellement. Dans cet article, je confirme que la situation observée avant la crise sur le marché monétaire ne devrait pas constituer une référence pour l’efficacité. Dans la mesure où les circonstances de l’époque étaient marquées par une bulle, un retour à une telle situation ne serait probablement pas un résultat souhaitable, et le marché monétaire doit retrouver un environnement normal. En outre, comme un manque d’informations peut empêcher une telle normalisation et rendre la tâche plus difficile à une banque centrale de décider du chemin à suivre, il est nécessaire d’instaurer une plus grande transparence au marché monétaire.
L’apport du SEPA à l’harmonisation bancaire européenne et ses enjeux industriels Accès gratuit
Le SEPA (espace unique de paiements en euros) reste une ambition politique, mais aussi industrielle, des pouvoirs publics européens, relayée par les banques, qui contribue sous divers angles à l’harmonisation bancaire européenne, au moins au plan règlementaire, mais qui laisse en chemin de nombreux volets indispensables à une économie unifiée des paiements et crée un sentiment que certains ont qualifié de « confusion ».L’article reprend les étapes de la « longue marche » depuis vingt ans, des pouvoirs publics européens. Il décrit la double ambition européenne, et tente de bien faire apparaître ce qui a été fait avec les directives et le SEPA, et ce qui est resté en chemin. Mais il cherche également à montrer le fossé entre la dimension politique et la dimension opérationnelle et industrielle, et suggère que la contrainte règlementaire n’est pas le seul moyen d’unifier les marchés. Il tente alors d’identifier les voies et moyens d’une progression profitable à tous.
Articles divers
L’impact des nouvelles réglementations sur les fusions-acquisitions bancaires en Europe Accès gratuit
La crise financière de 2008 a représenté un tournant sur le marché du M&A bancaire, non seulement en termes de volume mais aussi de typologie d’opérations et d’acteurs (États, fonds de restructuration…). Dans un contexte de gestion de crise financière et d’adoption de nouvelles réglementations (Bâle III, MiFID II, AIFM…), les banques européennes ont dû depuis lors mettre en place des mesures de grande ampleur (deleveraging, recapitalisations parfois fortement « assistées », rationalisations de coûts…) afin d’améliorer leur solvabilité, leur liquidité ainsi que leur rentabilité.Dans le contexte actuel encore incertain, les opérations de croissance externe ne figurent pas parmi les priorités stratégiques des banques. Cependant, le marché du M&A bancaire en Europe pourrait s’animer au moment où l’intérêt de ces opérations coïncidera avec la recherche de relais de croissance et la stabilisation de l’environnement économique et réglementaire. Certaines de ces opérations pourraient être d’ailleurs réalisées par des acteurs nouveaux, avec une place croissante des investisseurs stratégiques et financiers en provenance de pays émergents.
Variation des prix de l’immobilier résidentiel en France depuis 1998 : causes et conséquences Accès gratuit
De 1998 à 2012, le marché de l’immobilier résidentiel français connaît un cycle haussier d’une ampleur et d’une durée exceptionnelles. Après avoir fourni différents éléments de chiffrage et de comparaison internationale, cet article revient sur les facteurs explicatifs d’une telle hausse, avant de s’interroger sur l’éventualité d’un retournement du marché et les conséquences que l’on peut en attendre.
L’impact des annonces de notation de crédit sur les valeurs européennes : une comparaison avant et pendant la crise de 2008 Accès gratuit
Cet article s’intéresse à la différence de l’impact informationnel des annonces de notation financière sur la rentabilité des actions de 231 sociétés cotées au Dow Jones Stoxx 600, avant et pendant la crise financière de 2008. Grâce à un échantillon d’annonces effectuées par l’agence Standard & Poor’s entre le 01/07/2005 et le 31/12/2008, nous mettons en évidence un impact quasi immédiat sur la rentabilité des titres. Selon la nature de l’annonce, nous observons que les investisseurs interprètent différemment le contenu informationnel des notations, notamment lorsqu’il s’agit d’annonces positives. L’analyse de la robustesse de ce résultat confirme que les décisions des agences sont peu suivies par les investisseurs en période de crise.
Les spécificités des banques islamiques et la réglementation de Bâle III Accès gratuit
Ce papier montre tout d’abord les spécificités des banques islamiques, qui, par rapport aux banques conventionnelles, font reporter une partie plus importante du risque sur les déposants. Cela permet ensuite de voir en quoi les différents ratios proposés par Bâle III dans le cadre de la nouvelle réglementation bancaire internationale doivent être amendés pour être applicables aux banques islamiques. L’article montre les difficultés d’une telle généralisation de la réglementation internationale aux banques islamiques. En nous focalisant sur le ratio de fonds propres ajustés au risque et sur le ratio de levier, les seuls ratios qui peuvent être évalués sur ce type de banques compte tenu des contraintes qui portent sur elles, nous montrons empiriquement que les banques islamiques semblent nettement mieux capitalisées que les banques conventionnelles, et ne devraient pas rencontrer de difficultés pour respecter les nouvelles contraintes de fonds propres prévues dans les accords de Bâle III.