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Revue d’économie financière
REF 116 La finance africaine en mutation

publication : décembre 2014 370 pages

 La finance africaine en mutation

Introduction Accès gratuit


Bruno CABRILLAC Lionel ZINSOU
«  Celui qui ne voit l’Afrique qu’une seule fois dans sa vie mourra borgne. », a écrit l’écrivain algérien Yasmina Khadra. Et assurément aujourd’hui, nombreux sont les investisseurs internationaux désireux d'être clairvoyants, au point que certains ont pour l’Afrique les yeux de Chimène. Amadou N. R. Sy dans son article consacré au développement des marchés de titres souverains en Afrique…

 Panorama global

Développement financier en Afrique subsaharienne : les enjeux pour une croissance soutenue Accès gratuit


Enrique GELBARD Anne-Marie GULDE Rodolfo MAINO
Classification JEL : E41 E63 F31 G20 O16 O55

Nous dressons un bilan de l’évolution des secteurs financiers en Afrique subsaharienne depuis la fin des années 1990 en prenant différentes mesures de l’ampleur des progrès réalisés. Cette analyse confirme que la progression de la stabilité macroéconomique et une abondance de ressources en matières premières depuis la fin des années 1990 sont allées de pair avec un approfondissement des secteurs financiers et l’amélioration des politiques financières dans la région. Mais les progrès ont été variables selon les pays, certains parvenant à diversifier l’offre de produits financiers et à accéder aux marchés financiers internationaux et d’autres restant à la traîne. En outre, dans la plupart des pays, la diversité d’établissements financiers et le niveau d’inclusion financière demeurent limités, ce qui pèse sur les perspectives d’une croissance soutenue et solidaire dans la région. En conclusion, nous abordons les politiques à mener par les pouvoirs publics pour relever ces défis.

Les systèmes bancaires en Afrique subsaharienne : un état des lieux Accès gratuit


Thorsten BECK Robert CULL
Classification JEL : G20 G30 O16 O55

Cet article porte sur l’évolution récente de l’approfondissement financier en Afrique subsaharienne. À partir d’un éventail de données variées, nous démontrons que les systèmes bancaires africains sont peu développés mais stables. Les banques africaines sont bien capitalisées et en situation de surliquidité, mais elles prêtent moins au secteur privé que les banques des pays en développement hors Afrique. Les entreprises et les ménages sont moins susceptibles d’utiliser des services financiers en Afrique que dans les autres pays en développement. Toutefois, un vaste processus d’approfondissement financier s’est mis en place au cours de la dernière décennie, au bénéfice des secteurs privés africains.

L’inclusion financière en Afrique subsaharienne : faits stylisés et déterminants Accès gratuit


Samuel GUÉRINEAU Luc JACOLIN
Classification JEL : G21 G28 O16 O55

L’inclusion financière favorise le développement économique en permettant à une part croissante des ménages et des PME d’accéder à une large palette de services financiers pour un coût raisonnable. Elle apparaît la plus faible en Afrique subsaharienne (AfSS) et en particulier en Zone franc, tant en termes de bancarisation, d’intensité d’utilisation des comptes bancaires que d’accès au crédit. La prévalence de l’exclusion financière en AfSS reflète des facteurs structurels provenant tant des insuffisances de l’offre (coût, gestion des asymétries d’information), de la demande des services financiers (revenus et éducation financière, phénomènes d’auto-exclusion) que de l’environnement réglementaire et du climat des affaires. L’inclusion financière implique, comme tout développement des activités financières, de nouveaux risques pour la stabilité financière et donc un renforcement des réglementations et de la supervision bancaire de façon à ce que la confiance du public et l’accès croissant aux services financiers aillent de pair avec une croissance économique stable et durable.

Renforcer les systèmes financiers des pays d’Afrique subsaharienne pour financer le futur agenda pour le développement durable Accès gratuit


Fabien BERTHO
Classification JEL : F65 O16 O55

Les systèmes financiers des pays d’AfSS sont peu profonds et peu développés. Ils s’appuient principalement sur un secteur bancaire peu mature et concentré, offrant surtout des financements de court terme. Les marchés financiers des pays d’AfSS sont embryonnaires avec des marchés obligataires dominés par l’émission d’obligations souveraines et des marchés boursiers réservés à quelques grandes entreprises. Les gouvernements et la communauté internationale ont un rôle majeur à jouer pour développer et approfondir les systèmes financiers des pays d’AfSS et ainsi maximiser la contribution des ressources domestiques privées dans le financement du développement : les gouvernements, en limitant les incertitudes liées à la réglementation, en bâtissant des institutions et des infrastructures afin de favoriser la confiance des agents et l’efficacité des marchés et en promouvant la concurrence et l’insertion des systèmes financiers dans le marché mondial, et la communauté internationale, en accompagnant les réformes, en fournissant de l’assistance technique et des services de renforcement des capacités ou encore en soutenant les entreprises du secteur.

Les systèmes financiers d’Afrique du Nord : mutation contrastée et intégration hésitante Accès gratuit


Nabil JEDLANE Dhafer SAÏDANE
Classification JEL : F15 G21 G34 O16 O55

Le traité constitutif de l’Union du Maghreb arabe (UMA) a été signé le 17 février 1989 par les chefs d’État de cinq pays : Algérie, Maroc, Mauritanie, Libye et Tunisie. Pourtant l’intégration maghrébine notamment financière n’a pas eu lieu en raison de tensions politiques entre les États membres et des résistances internes à la libéralisation des échanges. Cet article se focalise sur l’intégration financière en Afrique du Nord et plus particulièrement dans l’UMA. Il examine l’évolution des systèmes financiers dans la région et les implications de la libéralisation notamment en matière d’intégration.

 Innovations et mutations

Le coût du financement en Afrique : quelles politiques publiques pour réduire son coût et renforcer l’inclusion financière ? Accès gratuit


Paola GRANATA Katie KIBUUKA Yira MASCARÓ
Classification JEL : G21 G23 G28 O16 O55

L’article analyse le coût du financement en Afrique et identifie les politiques publiques permettant de le réduire et de renforcer l’inclusion financière dans la région. Après une brève vue d’ensemble de l’inclusion financière en Afrique, le papier décrit l’évolution des marges d’intermédiation dans la région et analyse leurs composantes. L’ensemble des réformes présentées vise à s’attaquer aux causes sous-jacentes des importantes marges d’intermédiation. La priorité devrait être donnée aux réformes qui pourraient avoir le plus grand impact tout en tenant en compte des situations propres à chaque pays. Toutefois le renforcement de l’inclusion financière en Afrique nécessite aussi une palette de mesures, en particulier le développement de l’épargne et des paiements bancaires, car le coût du financement n’est pas l’unique obstacle à l’inclusion financière et à la prospérité.

Afrique subsaharienne : tendances et évolutions au sein du marché des obligations souveraines internationales Accès gratuit


Amadou N. R. SY
Classification JEL : F30 F34 G24 O16 O55

Avant 2006, en Afrique subsaharienne, seule l’Afrique du Sud avait émis des obligations souveraines libellées en devises. De 2006 à 2014, douze autres pays dont certains parmi les plus pauvres au monde ont émis un total de 15 Md$ d’obligations souveraines internationales. Cette soudaine vague d’emprunts s’explique par divers facteurs : croissance rapide et amélioration des politiques économiques dans la région, prix élevé des produits de base et faibles taux d’intérêt mondiaux, augmentation des liquidités mondiales ainsi que des besoins de diversification des investisseurs. Toutefois, à moyen terme, la croissance économique grisante pourrait s’estomper si la plus grande partie du produit de la dette est consacrée aux dépenses courantes et si la dette n’est pas gérée convenablement. L’accélération et le maintien du rythme des réformes budgétaires ainsi que l’adoption de politiques adéquates de gestion de la dette doivent constituer des priorités. Par ailleurs, il faut envisager l’application de mesures non conventionnelles, telles que la mise en place de marchés obligataires locaux.

Approfondir les marchés africains des capitaux pour le financement des infrastructures Accès gratuit


Cédric Achille MBENG MEZUI
Classification JEL : G20 O16 O18 O55
Les besoins d’infrastructure de l’Afrique sont énormes et il est essentiel de les satisfaire pour assurer une croissance économique durable. L’investissement dans les infrastructures joue un rôle fondamental dans presque tous les aspects d’une économie. Les capitaux nécessaires pour ces investissements dépassent les disponibilités financières des États, des bailleurs de fonds ou de toute autre source de financement prise individuellement. Ce constat oblige à trouver de nouvelles sources de capitaux pour combler un déficit qui risque de saper les efforts de développement économique en cours en Afrique. Cet article tente d’analyser comment les marchés de capitaux nationaux peuvent contribuer à financer la plupart des principaux projets d’infrastructure en Afrique, et ainsi, aider à combler le déficit de financement constaté. Il met en lumière les opportunités qui s’offrent aux émissions d’obligations de projet d’infrastructure, puis analyse les conditions nécessaires à l’efficacité des marchés de capitaux. Enfin, il explique le rôle déterminant des politiques publiques constructives dans l’approfondissement des marchés de capitaux et dans l’organisation du financement des infrastructures en Afrique.

L’action des bailleurs de fonds pour soutenir le développement financier en Afrique : le cas de l’Agence française de développement Accès gratuit


Vincent CAUPIN Jean-Marc GRAVELLINI Claude PÉRIOU
Classification JEL : G21 O16 O55

En raison du rôle déterminant des systèmes financiers pour le soutien à l’activité économique et l’accès à des biens et services essentiels, les bailleurs de fonds accompagnent l’émergence en Afrique de secteurs financiers solides et pérennes, accordant les financements adéquats aux agents économiques. Les institutions financières de développement mobilisent une grande diversité d’instruments qui, par leur complémentarité, concourent au développement financier africain. L’action du groupe Agence française de développement s’organise autour de quatre principaux axes : contribuer à la structuration et au développement du secteur financier, favoriser une meilleure accessibilité aux services financiers, diversifier la palette des instruments financiers à disposition des acteurs et orienter les financements vers la mise en œuvre des politiques publiques.

 De nouveaux acteurs

L’empreinte chinoise en Afrique Accès gratuit


Jean-Raphaël CHAPONNIÈRE
Classification JEL : F21 O16 O55
Cet article évalue l’empreinte économique et financière de la Chine en Afrique. Les échanges ont été « gagnant-gagnant » pour les exportateurs africains de pétrole et de produits miniers qui ont bénéficié de la hausse des cours et diversifié leurs débouchés ; dans les années à venir, d’autres pays pourraient en bénéficier. En investissant en Afrique, les entreprises chinoises ont privilégié les mines et le pétrole, et leurs investissements manufacturiers sont limités. Les entreprises chinoises sont très présentes dans la construction où elles bénéficient de l’appui financier chinois. En moins de dix ans, la Chine est devenue le premier créancier de l’Afrique du fait de son aide, proche de l’aide française, et plus encore de ses crédits. Son empreinte financière est offshore car ses crédits ne transitent pas par les systèmes financiers africains. On assiste à l’utilisation croissante du RMB dans les échanges bilatéraux. En conclusion, l’article propose un indicateur synthétique de l’empreinte chinoise dont l’importance est assez corrélée à l’essor des économies.

Les fonds d’investissement : une source essentielle de capitaux à long terme pour les entreprises africaines Accès gratuit


Luc RIGOUZZO
Classification JEL : F21 G11 G24 O16 O55

Face aux considérables opportunités d’investissement offertes par ses mutations démographiques, urbaines et économiques, l’AfSS est devenu un véritable terrain d’action pour les acteurs du capital-investissement. Les grands bailleurs de fonds sont en train d'être remplacés par des investisseurs de plus en plus diversifiés. Cet intérêt grandissant des investisseurs montre que l’image de la région s’améliore. Il existe toutefois aujourd’hui un risque de « surchauffe ». Les acteurs doivent s’adapter aux spécificités de l’AfSS, caractérisée par des opérations de petite taille dans des contextes d’entrepreneurs familiaux qui ne souhaitent pas céder la majorité. Ainsi, les fonds de private equity investissant en Afrique ont une triple utilité : mobiliser l’épargne longue disponible et l’investir dans des projets de qualité, fournir les fonds propres nécessaires aux entreprises en forte croissance, et réduire l’écart entre les industriels des pays développés et des pays émergents.

L’Afrique notée : le rôle de la notation dans le développement des marchés financiers africains Accès gratuit


Patrick RALEIGH
Classification JEL : G24 O16 O55
L’Afrique devient de plus en plus intégrée au système financier et économique mondial. Cet article examine le rôle de la notation dans cette évolution. Certes, les notes facilitent l’émission de la dette par les entités notées mais elles servent également à d’autres fins. Elles fournissent un point de référence quant au risque que présentent les économies et permettent de surmonter les asymétries d’information entre les investisseurs et les émetteurs de dette. Bien que l’Afrique puisse se vanter de taux de croissance parmi les plus élevés au monde, la récente et forte demande des investisseurs pour la dette africaine est plutôt une conséquence des conditions extérieures, en particulier des taux d’intérêt historiquement bas sur les marchés plus développés. En outre, malgré des progrès encourageants, les systèmes financiers du continent restent relativement sous-développés.

Les nouveaux visages de la microfinance en Afrique Accès gratuit


Jacques ATTALI
Classification JEL : G21 O16 O19 O55
L’avenir de l’Afrique réside en partie dans sa capacité à rendre son secteur économique et financier plus inclusif. L’écosystème de la microfinance en Afrique est aujourd’hui très différent de ce qu’il était à ses débuts, et ce, malgré un développement moins dynamique que dans d’autres régions du monde mais qui renferme un potentiel de croissance et d’innovation important. À l’image de la microfinance dans le monde, l’avenir de la microfinance en Afrique repose sur une stratégie de recentrage sur le client et se développera sur la base de partenariats innovants permettant d’offrir une diversité de services adaptés et accessibles à la base de la pyramide tout en mitigeant les risques systémiques et en renforçant la protection des clients. La technologie continuera à façonner le secteur révolutionnant la conception et l’accès des services.

 Les défis pour les régulateurs

L’expérience d’un régulateur multinational de l’assurance : la CIMA Accès gratuit


Jean-Claude NGBWA
Classification JEL : G22 O16 O55
Cet article présente le processus d’intégration du marché des assurances dans les États membres de la CIMA et les acquis depuis sa mise en place, avant d’examiner les principaux défis de la régulation pour les prochaines années. En définissant un cadre juridique clair et en instaurant des standards de gestion et d’organisation cohérents, la CIMA a impulsé une pratique saine des opérations d’assurance. Un important travail d’assainissement du secteur a été effectué malgré les difficultés inhérentes à un environnement naguère peu coutumier d’une discipline forte. Les marchés connaissent encore de nombreuses faiblesses qui renvoient une image de l’assurance qui n’est pas rassurante sur une grande frange de la population. Des réformes sont nécessaires dans le domaine de la gouvernance, de l’adaptation aux standards internationaux et de l’instauration d’un marché unique.

La régulation bancaire dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine est-elle efficace ? Accès gratuit


Pascal H. DANNON Frédéric LOBEZ
Classification JEL : G21 G28 O16 O55

Cette étude analyse empiriquement l’impact de la régulation bancaire sur le risque de défaillance des banques de l’UEMOA de 2000 à 2010. Nos résultats suggèrent que les banques qui ont des ratios de solvabilité élevés, celles qui se concentrent sur l’activité de crédit et les grandes banques ont un risque de défaillance plus faible. Cependant, les banques de l’UEMOA semblent financer des d’actifs plus risqués et plus rémunérateurs pour compenser le surcoût des dettes subordonnées. Des conditions macroéconomiques favorables sont un facteur de réduction du risque de défaillance tandis qu’une part relative du secteur financier dans le PIB plus élevée contribue à accroître ce risque.

Quelles formes doit prendre l’activité bancaire transfrontalière en Afrique ? Accès gratuit


Aaron Daniel MMINELE
Classification JEL : G21 G28 O16 O55
Après un aperçu de la croissance de l’activité bancaire transfrontalière en Afrique, cet article souligne certains aspects du contexte opérationnel des banques africaines avant d’examiner quelques-uns des défis que pose leur activité transfrontalière aux autorités africaines de réglementation et de supervision financière et les mesures qui devraient être prises pour remédier à ces difficultés.

 Articles divers

Les banquiers rationnent-ils plus le crédit aux entreprises ? Résultats d’une enquête régionale Accès gratuit


Sylvie CIEPLY
Classification JEL : D82 G21
Le rationnement du crédit aux entreprises a-t-il augmenté au cours de la dernière décennie ? Cet article répond à la question en comparant les résultats obtenus lors de l’administration d’une enquête auprès de deux cohortes, différentes mais comparables, de banquiers interrogés à douze ans d’intervalle. Notre travail met en évidence la stabilité des mécanismes qui conduisent au rationnement. Le refus d’octroyer un crédit dans sa totalité n’est utilisé que pour les prospects. Lorsqu’une relation de clientèle existe, le banquier préfère limiter la quantité de crédit proposée et surtout exiger des garanties. Sur la période étudiée, nous observons la diminution du recours au rationnement fort comme faible et l’augmentation des exigences en garanties et en clauses restrictives. Le rôle des taux d’intérêt reste inchangé malgré la réforme du taux de l’usure. Nous constatons que cette réduction des rationnements s’accompagne d’une plus grande rationalisation de la prise de décision bancaire autour de critères essentiellement financiers.

Critiques fondamentales du SRISK Accès gratuit


Franck BANCEL Nicolas DARBO Henri PHILIPPE
Classification JEL : G21 G28
Le SRISK évalue le besoin de recapitalisation d’une institution financière conditionnelle à un choc boursier de grande importance. Largement diffusé dans la communauté académique, dans les milieux professionnels (analystes, services de recherche économique, régulateurs, etc.) et dans certains médias grand public, le SRISK est publié en ligne pour un très grand nombre d’institutions financières avec des mises à jour régulières sur des sites internet. Nous exposons dans cet article les faiblesses qui constituent des limites fortes de ce modèle. Elles concernent notamment l’absence de définition du ratio k, l’application d’une même approche à des institutions financières fondamentalement différentes et la prise en compte de la valeur de marché des fonds propres dans un cadre prudentiel. Au confluent de la macroéconomie, de la finance et de la régulation, la mesure du risque systémique ne peut reposer sur un seul critère imposé uniformément à l’ensemble des institutions financières. Au stade actuel de son développement, le SRISK ne peut donc pas constituer un outil permettant de définir de manière normative le besoin en capital des institutions financières.