La microfinance renvoie, à l'origine, exclusivement à la politique d'aide au développement.
Aujourd'hui, avec l'accroissement du chômage et de la pauvreté dans les pays riches, nombre de ménages sont exclus de la vie économique et donc débancarisés. Ce constat a conduit certains établissements de crédit, dans le cadre de la politique de lutte contre le chômage menée au sein de l'UE mais également au niveau de chaque État membre, via des associations sans but lucratif notamment des ONG, à s'intéresser à cette catégorie de la population. Au-delà de l'objectif de réinsertion sociale par le travail, les banques cherchent une nouvelle clientèle qui puisse être fidélisée. Cet intérêt pour le microcrédit est récent dans la mesure où cette activité n'est pas encore rentable et que les microemprunteurs sont des agents à plus gros risque, au moins en théorie.
Cette étude se propose de donner une vue d'ensemble de la microfinance en Europe pour s'intéresser ensuite au cas singulier de l'Allemagne, dominé par les banques universelles, seules légalement habilitées à distribuer les crédits. Parmi elles, les banques mutualistes comme les caisses d'épargne jouent un rôle central en raison de leur savoir faire et de leur forte implantation locale.