Quelle surveillance prudentielle pour l'industrie de services financiers ?
D. Plihon (Université Paris Nord) propose un inventaire des thèmes en débat et organise son analyse autour de deux questions : (1) Quels doivent être les principes fondamentaux de la surveillance prudentielle ? La transparence et la discipline du marché sont-elles les conditions suffisantes d'une régulation efficace de l'industrie des services financiers ? ; (2) Existe-t-il un modèle optimal d'organisation de la supervision prudentielle ? Quel doit être le rôle des banques centrales ? Faut-il centraliser l'ensemble des fonctions de supervision au sein d'une institution unique ? Il montre que les réponses données à ces questions dépendent de la représentation théorique que l'on a de la finance. Si l'hypothèse d'efficience des marchés est privilégiée, la supervision prudentielle doit avoir pour objectif principal de favoriser la discipline du marché et la transparence de l'information. Le rôle de la régulation publique - source d'aléa moral - doit être réduit au minimum. Si l'hypothèse d'une imperfection et d'une instabilité fondamentale des marchés est acceptée, le respect des règles de transparence est insuffisant, voire inadapté, et la discipline du marché doit être complétée par des mesures telles qu'un renforcement du contrôle externe des superviseurs , avec des actions correctives précoces et des sanctions infligées par les autorités de tutelle.