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 Vers une économie mondiale durable : le rôle des banques multilatérales de développement dans le financement des biens publics mondiaux


Odile RENAUD-BASSO * Présidente, BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement). Contact : renaudo@ebrd.com.

Nous faisons aujourd'hui face à un défi unique et sans précédent : une double crise environnementale et climatique. Cette crise pourrait entraîner des conséquences irréversibles et dangereuses pour l'humanité. Elle résulte largement d'une défaillance de marché, à laquelle il est nécessaire de remédier. Réaliser ces changements ambitieux, mais essentiels, est la responsabilité de tous les acteurs, et les besoins de financement sont grands. Les gouvernements, le secteur privé mais aussi les particuliers ont leur rôle à jouer. De plus, les banques multilatérales de développement, comme la BERD, doivent faciliter le financement des biens publics mondiaux et accompagner les pays en développement pour résoudre leur crise en garantissant leur compétitivité à l'échelle mondiale. L'objectif est d'amener ces économies à évoluer afin d'assurer que le pouvoir du marché aboutisse aux résultats escomptés. Cela consiste principalement à mobiliser des capitaux privés et à reformer des systèmes économiques. Réussir à s'attaquer sérieusement et efficacement à ces enjeux constitue à la fois une capacité à faire face à la crise, mais aussi à saisir une opportunité économique.

La double crise environnementale et climatique représente un défi unique dans l'histoire de l'humanité. Il est important d'explorer les causes de l'échec du système économique actuel, les moyens de le réformer et comment chacun peut contribuer à ce changement nécessaire – en particulier les banques multilatérales de développement (BMD), qui ont un rôle croissant dans le financement des biens publics mondiaux.Les faits scientifiquesNous vivons à une époque où l'activité humaine a une influence dominante sur la planète. Pour illustrer l'ampleur de cette influence, considérons les chiffres suivants. L'homme et son bétail représentent plus de 95 % de tous les mammifères de la planète. La biomasse mondiale, c'est-à-dire la masse de tous les mammifères, les insectes, les animaux, les bactéries, les champignons et les plantes, s'élève à plus de…