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 Aide informelle à domicile et en EHPAD : déterminants, valeur monétaire et implication pour la répartition des coûts de la dépendance


Agnès GRAMAIN * Professeur des Universités, Université de Lorraine, Université de Strasbourg, CNRS, BETA. Contact : agnes.gramain@univ-lorraine.fr.
Quitterie ROQUEBERT ** Maître de conférences, Université de Strasbourg, Université de Lorraine, CNRS, BETA. Contact : roquebert@unistra.fr.
Marianne TENAND *** Chercheur, Netherlands Bureau for Economic Policy Analysis (CPB), La Haye, Pays-Bas ; chercheur associé, Université Erasme de Rotterdam (EUR), Erasmus School of Economics (ESE), Rotterdam, Pays-Bas. Contact : tenand@eshpm.eur.nl.

L'aide informelle – aide fournie par l'entourage, essentiellement non rémunérée – est une composante cruciale de l'accompagnement de la perte d'autonomie chez les personnes âgées. À partir de travaux récents, cet article décrit l'aide informelle apportée aux personnes âgées en France, à domicile, mais aussi en EHPAD, notamment en analysant les facteurs associés au fait de recevoir de l'aide informelle. Il propose également une valorisation monétaire de cette aide aux activités de la vie quotidienne, qui permet de l'intégrer aux dépenses engagées par les ménages pour faire face aux coûts de la dépendance. Les résultats montrent que les logiques de l'aide informelle diffèrent pour les populations à domicile et en EHPAD, dont les caractéristiques se distinguent également. Intégrer l'aide informelle amène à reconsidérer à la hausse les coûts de la dépendance et notamment la part de la contribution des ménages.

Les personnes âgées de plus de 60 ans représentent aujourd'hui un quart de la population française, contre 18 % en 1970 et 20 % en 2000, et les projections indiquent que cette augmentation se poursuivra dans les décennies à venir. Ces évolutions démographiques, tirées notamment par l'allongement de l'espérance de vie aux âges élevés, vont de pair avec une augmentation du nombre de personnes en perte d'autonomie. En effet, les années de vie gagnées ne sont pas nécessairement des années de vie en bonne santé : si l'espérance de vie a légèrement augmenté ces deux dernières décennies, l'espérance de vie en bonne santé, elle, a stagné sur la même période (Moisy, 2018). Or la perte d'autonomie, comprise comme un processus par lequel une personne perd la possibilité de faire seule certaines activités de la vie quotidienne, implique généralement…