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 Le ciblage de l'inflation en univers incertain


Pierre JAILLET * Chercheur associé, Iris et Institut Jacques Delors ; ancien directeur général, Économie et affaires internationales, Banque de France. Contact : p.h.jaillet@gmail.com.
Jean-Paul POLLIN * Professeur émérite, Université d'Orléans. Contact : jppollin@gmail.com.

Le récent choc de prix a suscité un débat sur la cible d'inflation, pilier des stratégies des banques centrales depuis les années 1990. L'article revient sur la question théorique du taux d'inflation, avant d'aborder les conditions ayant justifié le choix d'une cible de 2 % par la plupart d'entre elles. Il examine ensuite les arguments en faveur ou à l'encontre d'un changement de cette référence, avant d'évoquer quelques options stratégiques alternatives. Il en ressort que dans tous les cas de figure, les banques centrales devront justifier économiquement la pertinence et leurs politiques d'objectifs, mieux qu'elles ne le font aujourd'hui.

Le choc d'inflation lié à la pandémie et à la guerre en Ukraine a suscité de nouvelles discussions au sujet de la cible d'inflation, principal pilier des stratégies des banques centrales depuis les années 1990. Une question en débat, notamment dans les cercles académiques, concerne la pertinence de la référence des 2 %, norme de stabilité des prix en vigueur dans les principales zones monétaires1. Certains dirigeants, actuels ou passés, des banques centrales se prêtent aussi à un débat qui, au-delà du champ théorique, peut conduire à des modifications des politiques d'objectifs2. Dans les pays avancés, c'est vers les banques centrales que l'on s'est prioritairement tourné pour répondre au retour de l'inflation, en ligne avec l'idée simpliste (et fausse) selon laquelle ce phénomène était, toujours et en tout lieu, d'origine monétaire. Or…