Dans la période actuelle de transformation des systèmes de paiement et de financement, et d'internationalisation des structures d'offre de services bancaires, il apparaît intéressant de procéder à une comparaison des coûts d'intermédiation financière des systèmes nationaux et des coûts et marges bancaires.
Cette comparaison soulève de nombreux problèmes pratiques : aucun indicateur statistique disponible ne mesure directement le coût de l'intermédiation financière, marge prélevée par les institutions financières sur les agents non financiers en contrepartie de services d'intermédiation (réduction des coûts de transaction, amélioration de la collecte et du traitement de l'information, diversification des risques, ajustement temporel des échéances); les structures et les modalités de fonctionnement, sans parler des systèmes comptables, diffèrent d'un pays à l'autre.
Aussi ne peut-on qu'approcher une véritable mesure du coût d'intermédiation financière, à l'aide d'indicateurs fondés sur les données des systèmes de comptabilité nationale et de comptabilité bancaire.
Une première série d'indicateurs, qui rapporte la production imputée des services bancaires » au PIB et au total de l'actif des institutions financières, montre que les banques françaises ont occupé en moyenne en 1980-1984 une position médiane parmi les grandes économies d'Occident.
Une deuxième série d'indicateurs rapporte, pour les mêmes années, les marges d'intérêt, les marges bancaires globales, les résultats bruts d'exploitation, les bénéfices, et les coûts opératoires des banques soit au total du bilan, soit au total des capitaux engagés auprès de la clientèle, et cela pour l'ensemble des banques commerciales et les seules grandes banques commerciales. Il en résulte que les banques françaises occupent une position intermédiaire en général, mais qu'elles dégagent une marge d'intérêt et une marge brute comparativement fortes si on la rapproche du total des capitaux engagés. Elles supportent des coûts opératoires élevés par rapport au même total. Cette position paraît s'expliquer, au moins partiellement, par des différences dans la structure des rémunérations des services rendus entre la France et l'étranger et dans la densité des guichets bancaires. On peut penser que la tendance récente des banques françaises à renforcer le contrôle de leurs coûts opératoires, à diversifier leurs services et revenus et à modifier la tarification de leurs services représentent, au vu des indicateurs présentés ici, une normalisation des conditions d'exploitation du système d'intermédiation bancaire français par rapport à ses homologues étrangers.