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 Biens publics mondiaux et développement : l'indispensable convergence de deux écosystèmes d'acteurs du financement


Sébastien TREYER * Directeur général, Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), Sciences Po. Contact : sebastien.treyer@iddri.org.

Le financement des biens publics mondiaux, en particulier du climat, est sur le point d'être intégré dans le mandat formel de la Banque mondiale. Il ne s'agit que du plus récent développement d'un processus de plus long terme de convergence entre deux écosystèmes d'acteurs du financement : le système international de financement du développement, né après la Seconde Guerre mondiale, et celui, plus récent, développé pour financer la protection de l'environnement. Cette convergence est à la fois inévitable et nécessaire, mais elle nécessite d'analyser en détail le risque que l'accent mis sur les biens publics mondiaux ne se fasse aux dépens des objectifs socioéconomiques de développement. Cet article montre que les institutions de financement du développement peuvent aligner l'ensemble de leurs stratégies et portefeuille avec l'Accord de Paris sur le climat en s'assurant qu'ils s'alignent, aux échelles nationales, avec des stratégies de développement économique de long terme compatibles avec la décarbonation profonde de l'économie, dans le cadre de la transformation profonde des modèles de développement requis par l'Agenda 2030. Ce modèle de l'alignement avec l'Accord de Paris peut servir de modèle à d'autres biens publics mondiaux. Au-delà des organisations dédiées au développement international, cet article montre aussi la nécessité d'une réforme plus profonde de l'ensemble du système financier international.

L'accumulation des crises récentes (pandémie, événements climatiques catastrophiques de plus en plus fréquents, etc.) a mis en évidence que la protection des biens publics mondiaux (santé publique mondiale, climat, biodiversité, etc.) était nécessaire pour prévenir ces crises ou pour réduire les risques qui leur sont associés, pour l'ensemble des secteurs de l'économie, dans les pays industrialisés autant que dans les pays en développement. Financer ces actions de protection des biens publics mondiaux se justifie à la fois pour leur valeur intrinsèque, par exemple pour la valeur d'existence des écosystèmes naturels, sans que cela conduise à un bénéfice matériel direct, mais aussi plus directement parce qu'il s'agit d'un investissement indispensable pour réduire les risques d'ampleur catastrophique qui pèsent sur tous les autres…